Le régime pauvre en FODMAPs :Pour qui ? Comment ?

Qu’est-ce-que les Fodmaps ?

FODMAPs est un terme anglais désignant les glucides qui ne sont pas  digérés facilement par les intestins. 

F    FERMANTABLE 
O   OLIGOSACCHARIDES : Fructanes et Galactanes 
D  DISACCHARIDES : Lactose
M  MONOSACCHARIDES : Fructose 
A   AND
P   POLYOLS : Mannitol et Sorbitol 

Ces glucides se dirigent vers le côlon où les bactéries coliques les digèrent grâce à un processus de fermentation. Cela conduit à une production de gaz, de ballonnements, de flatulences ou de borborygmes (bruit d’air qui se déplace dans les intestins). 

Le fait qu’ils soient difficiles à digérer ne signifie pas qu’ils n’ont pas leurs intérêts. Par exemple, les fructanes sont considérés comme des prébiotiques qui se trouve être la nourriture des probiotiques, micro-organismes coliques indispensables à l’équilibre de notre flore intestinale. 

Nous avons tous une sensibilité plus ou moins prononcée concernant les FODMAPs. Cependant, nous n’avons pas tous besoin d’un régime pauvre en FODMAPs. Alors à qui cela s’adresse-t-il vraiment ? Les symptômes mentionnés sont particulièrement présents pour les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable, d’autant que ces manifestations s’accompagnent de fortes douleurs et d’inflammation chronique. 

Qu’est-ce que le syndrome de l’intestin irritable ? 

Le syndrome de l’intestin irritable (SII), aussi appelé « colopathie fonctionnelle » ou « côlon irritable », (l’emploi du terme de côlon irritable n’est plus utilisé car l’intestin grêle joue également un rôle dans ce syndrome) est une maladie digestive, bénigne et fréquente touchant prêt de 5% de la population adultes, principalement les femmes d’après de récentes études. Pourtant elle reste trop souvent négligée alors même qu’elle impacte parfois gravement la qualité de vie. Elle n’a rien de « psycho-somatique », même si les facteurs psychologiques peuvent accentuer les symptômes.

Le syndrome de l’intestin irritable fait partie des troubles fonctionnels intestinaux. Il s’agit d’une pathologie chronique (au moins 6 mois d’évolution) associant des douleurs abdominales et des troubles du transit intestinal comme des épisodes de diarrhée ou de constipation voire une alternance des deux. 

Le syndrome de l’intestin irritable est une pathologie dite « fonctionnelle ». Cela signifie qu’aucune anomalie des organes en cause n’est repérée au moyen des examens courants (pas d’anomalie de la muqueuse intestinale, par exemple) ce qui en rend le diagnostic complexe entraînant les patients dans une période d’errance médicale parfois traumatisante.

Les douleurs (spasmes, torsions, parfois brûlures) sont souvent au premier plan, associées aux ballonnements et peuvent siéger partout dans l’abdomen. Elles sont parfois intermittentes, souvent accentuées après les repas et peuvent être soulagées ou au contraire aggravées par l’émission de selles et/ou de gaz.

D’éventuels symptômes extra-digestifs ne sont pas à négliger (céphalées, bouffées de chaleur, douleurs musculaires, asthénie (fatigue), etc.).

Le syndrome de l’intestin irritable n’est pas une maladie mortelle mais le caractères chronique de la maladie peut altérer de manière très importante la qualité de vie, que ce soit l’alimentation, le sommeil, l’image de soi, la vie en société, professionnelle et sexuelle.

Les principes du régime pauvre en Fodmaps 

Tout d’abord, avant de commencer le régime pauvre en FODMAPs, il est recommandé de se faire diagnostiqué par un médecin ou un gastro-entérologue qui prescrira un suivi par un diététicien nutritionniste ou un médecin nutritionniste afin d’éviter toute carence nutritionnelle et cibler les aliments à supprimer au cas par cas. 

Le régime pauvre en FODMAPs se déroule en trois phases essentielles. 

  • Première phase : Exclusion des FODMAPs pendant 6-8 semaines afin d’évaluer s’ils sont à la source des troubles, et ce, le temps que les symptômes gastro-intestinaux diminuent fortement voire disparaissent. Un dossier complet est remis au patient sur les aliments qu’il peut manger ou non. 

  • Deuxième phase :  Réintroduction des FODMAPs. La réintroduction se fait de manière progressive et croissante. Le but étant de tester la tolérance du patient au différent FODMAPs afin de lui donner une alimentation la plus complète et varié possible pour éviter toute carence et déséquilibre du microbiote. Ainsi, il testera seulement un FODMAPs par semaine, de préférence en dehors des repas, en prenant le soin de consigner sa prise alimentaire dans un journal. On laisse un jour entre chaque augmentation pour tester la tolérance et prévenir l’apparition de symptômes. Par exemple, vous pouvez réintroduire 100g cuits de pâtes à la farine de blé le lundi, puis 200 g le mercredi, et enfin 300 g le vendredi. Si des symptômes apparaissent des le premier jours, il n’est pas nécessaire de continuer avec l’aliment test, la tolérance sera de 100 g pour ce FODMAPs et il sera possible de passer au suivant. 

  • Troisième phase : Personnalisation de l'alimentation en fonction du patient et des résultats de la phase de réintroduction.

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